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Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/145

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la lente épreuve

 

Elle chantait ainsi, comme une jeune reine,
Sous l’auguste palais des pâles peupliers,
Voyant au miroir clair des limpides fontaines
Son corps voilé de lin, s’étendre et se plier.

L’espoir lointain des fleurs la remplissait d’ivresse,
Elle posa son front sur la mousse des bois,
Laissant jouer ses mains parmi ses lourdes tresses ;
De la terre et du monde elle écoutait les voix…

Bientôt, ce ne fut plus qu’un très vague murmure,
Un doux songe d’amour et de fleurs d’églantier…
Quand le soleil superbe embrasait la nature,
La femme s’endormit sous les grands peupliers.