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Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/158

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LA HARPE


Pourquoi me reprocher d’être triste et morose,
D’hésiter en mon œuvre et de n’achever pas,
Vaut-il pas mieux me faire un collier de tes bras
Et guérir mon tourment que d’en chercher la cause ?


Vois-tu, lorsque mon cœur palpite à se briser,
Comme une barque, en mer, tourne au gré de l’orage,
Ces mots-là seulement me sembleront très sages
Qui glissent en mon âme avec un long baiser !


La sagesse n’est point la gloire du poète ;
Tu le compris le soir où pâle, lentement,
Contre mon front brûlant tu vins poser ta tête
Et tu donnas ta bouche à mes lèvres d’amant.