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LES ÉMIGRANTS DE LUGANO

À mon père.


Oh ! riant Lugano, lac aux rives chéries,
Qui mires le ciel clair dans l’azur de tes eaux,
Tu ne berceras plus mes longues rêveries,
Lac, paisible et joyeux, enchâssé de prairies,
Où, sauvages et fiers, bondissent les taureaux.

L’air tiède et caressant baigne la maison blanche,
Avec son toit de tuiles rouges, son jardin,
Où l’ormeau vigoureux sent frémir sur sa branche
La vigne, en longs festons, qui se glisse et se penche
Au-dessus des Vénus de marbre, au front divin.