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strophes et chansons


Oh ! pourquoi t’éloigner de moi, toi que j’adore,
Toi dont les grands yeux noirs ont la molle douceur
Des lacs mystérieux que caresse l’aurore,
Toi ! qui dirais mes vers, et qui serais ma sœur ?

Hélas le monde est là ! Le monde nous épie ;
Nos âmes seulement peuvent s’unir le soir.
Je vois ton voile blanc, pendant mon insomnie,
Palpiter comme un vague et douloureux espoir…

Et ce rêve insensé s’enfuit avec les voiles
De la nuit passagère, il faut encor souffrir !
Chère ! Il serait si doux d’aimer et de mourir
Enlacés chastement sous les pleurs des étoiles !