Aller au contenu

Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
strophes et chansons


Le pâle essaim des feuilles mortes
Neige sur tes longs cheveux d’or
Et le soleil hésite encor
À franchir les célestes portes.

Par les combes et les grands bois
Déjà le feu follet chemine
Et s’attarde sur la colline
Parmi les tombes et les croix.

Ô ne t’éveille pas, la vie
Flétrirait ton rêve enchanté !
Jusqu’à la suprême clarté
Je te veillerai, mon amie !…

Puis je dormirai dans la nuit.
La mort viendra pâle et très belle,
Semer notre cendre mortelle
Au vent d’automne qui s’enfuit.