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Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/87

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strophes et chansons

 

Seule attendre la mort et, quand sonnera l’heure,
Sentir sa chair se fondre et son cœur se briser !
Loin de ceux qu’on aimait, de la vieille demeure
Croiser ses bras roidis, mourir sans un baiser
Sans que sur votre tombe un ami vienne et pleure !


… Mais je ne sais pourquoi vraiment
Je rime aussi lugubrement
Quand c’est avec vous que je cause
Je devrais vous parler de roses
Et non de cyprès… j’ai voulu…
Enfin je ne le ferai plus.


Un dernier mot, pourtant, par les jours de folie
Souvenez-vous un peu que vous êtes jolie,
Que le cloître désert sied mal à la beauté…
Et vivez… pour autrui… gardez la liberté !
Vous avez le cœur bon ; vous avez l’âme pure
Ne délaissez jamais le monde et la nature
Ou, si vous y songiez, promettez-moi, du moins,
De cacher en secret, sans que nul ne le voie,
Sous le voile, une lime, une échelle de soie…
Pour vous en servir au besoin !