Page:Cantillon - Essai sur la nature du commerce en général.djvu/270

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la suite en est toujours onéreuse & désavantageuse. Il faut que l’État en paie l’intérêt aux Étrangers annuellement, & outre cette perte l’État se trouve à la merci des Étrangers, qui peuvent toujours le mettre dans l’indigence lorsqu’il leur prendra fantaisie de retirer leurs fonds ; & il arrivera certainement qu’ils voudront les retirer, dans l’instant que l’État en aura le plus de besoin ; comme lorsqu’on se prépare à avoir une guerre & qu’on y craint quelque échet. L’intérêt qu’on paie à l’Étranger est toujours bien plus considerable que l’augmentation du revenu public que cet argent cause. On voit souvent passer ces prêts d’argent d’un Païs à un autre, suivant la confiance des Prêteurs pour les États où ils les envoient. Mais à dire le vrai, il arrive le plus souvent que les États qui sont chargés de ces emprunts & qui en ont païé plu-