Page:Cantillon - Essai sur la nature du commerce en général.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

porte aucun avantage qu’au bout d’un certain nombre d’années. La vie d’un Homme n’est calculée qu’à dix ou douze années ; & comme on en perd plusieurs à apprendre un métier, dont la plupart demandent en Angleterre sept années d’apprentissage, un Laboureur ne voudroit jamais en faire apprendre aucun à son Fils, si les Gens de métier ne gagnoient bien plus que les Laboureurs.

Ceux donc, qui emploient des Artisans ou Gens de métier, doivent nécessairement païer leur travail, plus haut que celui d’un Laboureur ou Manœuvre ; & ce travail sera nécessairement cher, à proportion du tems qu’on perd à l’apprendre, & de la dépense & du risque qu’il faut pour s’y perfectionner.

Les Gens de métier eux-mêmes ne font pas apprendre le leur à tous leurs Enfans ; il y en auroit