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Page:Cantillon - Essai sur la nature du commerce en général.djvu/45

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rient, peu après les enfans survenus périssent par la misere avec le Pere & la Mere, comme nous le voïons journellement en France.

Ainsi si le Village continue dans la même situation de travail, & tire sa subsistance en travaillant dans la même portion de terre, il n’augmentera pas dans mille ans en nombre d’habitans.

Il est vrai que les Femmes & Filles de ce Village peuvent, aux heures qu’elles ne travaillent pas aux champs, s’occuper à filer, à tricotter, ou à faire d’autres ouvrages qu’on pourra vendre dans les Villes ; mais cela suffit rarement pour élever les enfans surnuméraires, qui quittent le Village pour chercher fortune ailleurs.

On peut faire le même raisonnement des Artisans d’un Village. Si un seul Tailleur y fait tous les habits, & qu’il éleve trois