voudrais pas quitter ce bon maître pour tout l’or du monde !
— Oh ! c’est beau cela ! J’aime à t’entendre parler ainsi. À propos, comment est-il, ce cher M. Faguy ?
— Pas trop bien, allez ! M. Normandeau ! Mardi dernier, il a été sur le point d’être écharpé par une ourse.
— Hein ! qu’est-ce que tu baragouines là, François ?
Le vieux serviteur raconta tout ce qu’il avait appris au sujet de cette tragique affaire.
— Mais ! c’est effrayant ce que tu viens de me raconter ! s’exclama M. Normandeau. Quel est donc le nom de ce valeureux jeune homme qui a ainsi risqué sa vie pour sauver celle de ton maître ?
— Jean-Charles Lormier, monsieur.
— Jean-Charles Lormier, dis-tu ? N’est-ce pas ce même jeune homme qui s’est tant distingué à la bataille de Châteauguay ?
— Oui, monsieur. — Oh ! alors, je ne suis pas surpris d’une telle bravoure et d’un pareil tour de force de sa part, car on le dit aussi fort que brave.
— Oui, monsieur, et, de plus, il est sobre, honnête, pieux, instruit, laborieux et pas fier. Enfin, je ne lui connais que des qualités.
— Je te crois, mon cher François. Est-ce que le médecin espère le réchapper ?