Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/145

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bientôt besoin pour aider mon frère qui étudie avec succès le notariat à Montréal…

Comme s’il venait d’être piqué par un serpent, François fit un bond prodigieux, et retomba lourdement sur le plancher…

Juste à ce moment, le Dr Chapais, qui venait d’assister à la messe, entra et aperçut le vieillard gisant, inanimé, sur le plancher. Aidé de la ménagère, il transporta le serviteur dans la chambre voisine, et l’étendit sur un lit.

Ce n’est qu’au bout d’une demi-heure que le bonhomme recouvra sa connaissance.

La ménagère était allée chercher le curé, qui faisait alors son action de grâces dans la sacristie.

Quand François reprit ses sens, le prêtre et le médecin étaient auprès de lui.

— Où suis-je ? demanda-t-il, en promenant des regards effarés autour de lui ; puis, tout à coup, il se mit à crier : « Au voleur ! À mon secours, Jean-Charles ! à mon secours ! »

— Voyons, mon ami, dit le curé, en prenant la main du vieillard, tranquillisez-vous, car il n’y a pas de voleur ici !

François regarda le prêtre et sourit tristement.

— Qu’avez-vous ? reprit l’abbé Faguy.

— Rien, monsieur ! un peu de fatigue seulement.

Non ! pensait le médecin, en consultant le