sœurs, comme je le crois, il les visitera souvent, et ses entrevues devront lui faire beaucoup de bien. C’est dans l’espoir d’obtenir cet heureux résultat que j’ai fait consentir mon père à envoyer mes sœurs à Montréal.
— Mon cher Jean-Charles, dit l’abbé Faguy, vous agissez avec sagesse, et je ne saurais trop approuver la décision que vous avez prise à l’égard de Victor. Mais savez-vous que je commence à croire qu’on a exagéré les torts de votre frère ? À une lettre sévère que je lui ai adressée, ces jours-ci, je viens de recevoir une réponse aussi digne que rassurante. Écoutez en la lecture, ajouta le curé, d’un air triomphant.
Et il lut la lettre que nous avons citée plus haut.
— Quel tissu de mensonges et d’hypocrisies ! ne put s’empêcher de s’écrier François, dans un moment de noble indignation.
— Que dites-vous ? interrogea le curé, surpris de la hardiesse inaccoutumée de son serviteur.
— Pardon, M. le curé ! ces mots m’ont échappé, et je les retire en vous offrant toutes mes excuses ainsi qu’à M. Lormier.
— Sur quoi vous basez-vous, insista le curé, pour dire que cette lettre est un tissu de mensonges et d’hypocrisie ; voyons, parlez !
— Sur de nouveaux renseignements que je viens de recevoir de mon ami Philippe.