Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/18

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— Pourquoi cela, père Latourelle ? demande Joachim Bédard.

— Parce que nous allons avoir un grain accompagné d’éclairs et de tonnerre, et je vous assure qu’il est dangereux de s’aventurer sur l’eau.

— N’ayez pas peur, père Latourelle, répond Joachim Bédard, nous ne nous exposerons point. Du reste, nous avons bon bras et bon œil que diable !

— Jeunes gens ! réplique le vieillard, en élevant la voix, je vous répète que vous feriez, mieux de rester ici. Je suis un vieux marin, moi, et je vous dis que nous allons avoir une bourrasque terrible.

— Nous serons prudents, père Latourelle, reprennent les jeunes étourdis en sautant dans l’embarcation.

Un ! deux ! trois ! commande celui qui paraît le chef de la bande. Et les rames, maniées par douze bras vigoureux, impriment à la chaloupe un élan qui l’éloigne rapidement du rivage.

Lorsqu’ils ont atteint le milieu de la rivière, Joachim Bédard, le commandant, invite Pitre Verret, le premier ténor du chœur de l’orgue, à chanter une chanson.

Pitre Verret, sans se faire prier, entonne de sa plus belle voix le chant du Napolitain :