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couvent, où elles devaient passer encore deux ans. Le jour du départ, elles allèrent faire leurs adieux à leur bonne amie, Corinne de LaRue, qui remit à l’une d’elles une lettre à l’adresse de la supérieure du couvent. Cette lettre était ainsi courue :


« Chère madame la supérieure,

« Je profite du départ des demoiselles Lormier, et de leur obligeance, pour vous faire parvenir encore de mes nouvelles. Vous me demandiez, dans votre honorée du 25 ultimo, de vous dire comment j’avais passé les vacances, et si je me proposais d’entrer, cet automne, à votre noviciat.

« Eh bien ! je vous dirai que j’ai passé les plus heureuses vacances de ma vie, et que je n’ai nullement l’intention d’entrer au noviciat, malgré le respect et l’admiration que je porte à cette vénérable institution.

« La vie de communauté est belle, sans doute, mais je suis persuadée que la vie de famille l’est bien davantage.

« Du reste, j’ai prié longtemps la Sainte-Vierge avant de prendre une décision, et je crois sincèrement que celle que je viens vous annoncer aujourd’hui m’a été inspirée par cette divine mère à qui je suis déjà redevable de tant de faveurs !