— Alors, je serai élu par acclamation ?
— Je le crois sincèrement, M. le candidat,
— Comment pourrais-je jamais récompenser votre dévouement, mon cher M. le notaire !
— Simplement en m’accordant votre bienveillant patronage et en conseillant à vos amis de s’adresser à moi lorsqu’ils auront besoin des services d’un notaire.
— Rien que cela ! certes, je n’y manquerai pas, soyez-en sûr ! — Savez-vous si l’élection aura lieu bientôt ?
— Dans cinq ou six semaines, je crois.
— Vraiment ? Cette élection arrive dans un bien mauvais temps pour moi, car c’est dans cinq ou six semaines que doit être célébré le mariage de ma fille, et je désire m’occuper un peu de son trousseau, des préparatifs de la noce, du contrat de mariage, etc.
— Quoi ! mademoiselle de LaRue se marie ?
— Mais, oui ! Est-ce que vous ne savez pas qu’elle se marie avec votre frère ?
— Grand Dieu ! que dites-vous là ! avec mon frère ?
— Eh bien, oui, M le notaire !
— Que c’est donc malheureux ! M. le candidat…
— Comment cela ? demanda M. de LaRue avec la plus grande surprise.
— Pardon ! j’aurais dû retenir cette parole, car toute vérité n’est pas bonne à dire.