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— Hélas ! il est trop tard, trop tard, M. le notaire, pour empêcher ce mariage, dit le bonhomme en larmoyant…

— Comment, trop tard ? Y avez-vous donné votre consentement ?

— Pas tout à fait, mais quasiment. Quand Jean-Charles m’a fait la demande en mariage, je lui ai répondu en riant : « Obtenez d’abord le consentement de ma fille et celui de ma femme, et, après cela je verrai… »

Alors, il n’y a rien de fait !

— Mais, M. le notaire, ce n’est pas facile pour moi de déranger un mariage qui est du goût de ma fille, du goût de ma femme et qui était bien aussi du mien jusqu’à ce que… Ah ! si je vous avais connu plus tôt, ce n’est pas à un habitant que j’aurais donné la main de ma fille, mais c’est à un homme de profession, à… à un notaire intelligent comme vous, par exemple ! Et dire que j’ai été assez stupide pour ne pas penser à cela…

— J’aurais été très fier, probablement, d’accepter la main de Mademoiselle de LaRue ; mais il n’est pas question de moi… D’ailleurs, il ne manque pas de jeunes gens haut placés qui se disputeraient l’honneur de devenir le gendre d’un préfet et d’un futur député… Néanmoins, si je connaissais Melle de LaRue, je me flatte de croire que j’aurais la bonne