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— Mais le bonheur est partout, monsieur ! il est surtout dans l’accomplissement des devoirs envers Dieu, envers la famille et envers la société.

— Peut-être… mais, mademoiselle, pour le moment, je voudrais le trouver dans le cœur d’une jeune personne que j’aime… et si j’étais assez heureux pour me faire aimer d’elle, je lui donnerais volontiers, en échange de son amour, mon beau titre de notaire avec les espérances d’un brillant avenir…

Ce garçon-là est fou ! pensa Corinne, sans répondre.

Victor prenant ce silence pour une émotion que ses paroles avaient fait naître dans le cœur de la jeune fille, reprit sur un ton qu’il cherchait à rendre persuasif : « Vous ne me répondez pas, mademoiselle Corinne,… pourtant, un seul mot de votre bouche me donnerait ce bonheur après lequel je soupire depuis trois ans… »

— Eh ! que voulez-vous que je vous dise, monsieur ?…

Victor, perdant la tête, se jeta à genoux en s’écriant : « Je vous aime, Corinne ! Dites que vous m’aimez, et je dépose à vos pieds mon beau titre de notaire avec les espérances d’un radieux avenir !… »