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mais n’importe ! Je n’ai pour le moment qu’une seule ambition, celle de battre votre adversaire à plate couture…

— Merci, M. le notaire ; je saurai reconnaître généreusement vos précieux services. Ha ! tenez, pendant que j’y pense, je veux vous demander encore une faveur.

— Ne vous gênez pas, M. le futur ministre !

— Voulez-vous avoir la bonté de me préparer un autre petit discours que je pourrai prononcer dans les paroisses où j’ai déjà porté la parole ? car je n’aime pas répéter toujours la même chose, vous savez !

Comme je veux capter le vote anglais je vous prie d’introduire dans ce discours quelques compliments bien tournés à l’adresse des Anglais,… sans sacrifier les principes, par exemple !… je tiens aux principes, vous savez !

— Je comprends ; un discours assaisonné de bon sens, de patriotisme et de loyauté. Vous serez servi à souhait, M. le futur ministre !

Victor, qui ne se croyait heureux que lorsqu’il avait bien mangé et bien bu, se dit : « Je vais organiser dans toutes les paroisses de notre comté, au nom et avec l’or de M. de LaRue, des festins publics qui auront le double effet de rendre les gens heureux et d’assurer l’élection de mon candidat… »