en demander d’autres à ton charmant conseiller et ami, Victor Lormier !
M. de LaRue, que le lecteur a vu naguère si impérieux, si impitoyable, ne put répondre un seul mot aux reproches sanglants de sa femme. Il se retira dans son cabinet pour y faire d’amères, mais sérieuses réflexions.
Ma femme a raison, cent fois, mille fois raison ! Si j’avais suivi ses conseils, je n’aurais pas aujourd’hui la conscience bourrelée de remords ! Que d’erreurs regrettables, et peut-être irréparables, la vanité et l’ambition m’ont fait commettre depuis quelques semaines… J’ai scandalisé mes concitoyens, triplé le nombre de mes ennemis, perdu une partie de ma fortune, préféré le misérable notaire Lormier à son frère si doux et si honnête ! J’ai obligé ma fille à aller s’enfermer dans un couvent ; j’ai banni pour toujours de ma demeure la paix et le bonheur…
Oui, ma femme a raison, cent fois et mille fois raison !… À quoi, en effet, peuvent servir mes lamentations, sinon à me rendre plus ridicule encore ! J’ai eu la faiblesse de commettre le mal, — et j’en demande bien pardon au bon Dieu, — mais il me reste le devoir de le réparer, dans la mesure du possible.
D’abord, je vais écrire à ma fille pour la prier la supplier même, de renoncer à la vie religieuse, qu’elle me dit vouloir embrasser, et