VINGT ANS APRÈS
Nous sommes en 1837.
Jean-Charles vient d’atteindre sa quarantième année, et il est encore célibataire. Il a connu pourtant, dans le cours des vingt dernières années, de bonnes et charmantes filles qui auraient été heureuses d’unir leur destinée à la sienne. Pour toutes, indistinctement, il a été courtois, aimable, et très réservé.
Aux amis qui lui ont conseillé de se marier, Jean-Charles a répondu qu’il se croyait voué au célibat.
Corinne est maintenant sœur Sainte-Agnès de Jésus.
Jean-Charles, tout en bénissant les desseins de la Providence, garde au cœur, avec le souvenir de cette pieuse jeune fille, la blessure qu’y a faite un amour profond. Et sur cette plaie toujours saignante, il ne veut mettre le baume d’aucun autre amour terrestre. Ce serait, pense-t-il, une sorte de profanation. Son sacrifice est donc bien fait, et sa détermination inébranlable.
À ce premier sacrifice, Dieu en a ajouté d’autres. Les liens qui rattachaient notre héros