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Les propos et les suppositions allaient grand train, quand le curé parut sur le perron de l’église, tenant un papier à la main.

Mes amis, dit-il, je crois de mon devoir de vous rappeler qu’il ne faut jamais juger les choses simplement sur les apparences.

Du fait que le notaire Lormier a été mortellement blessé, et que son frère a disparu, plusieurs personnes ont conclu qu’il y avait eu assassinat et que l’assassin était M. Jean-Charles Lormier.

C’était une conclusion aussi fausse que prématurée.

Dieu, heureusement, a permis que la lumière fût faite sur le sombre drame de la nuit dernière, et nous devons l’en remercier de tout notre cœur !

M. Jean-Charles Lormier est aussi innocent que vous et moi de la mort de son frère, et en voici la preuve.

Puis le curé donna communication à la foule de la déclaration que le lecteur connait, et qui avait été signée par le mourant et contresignée par le curé, le Dr  Chapais et Paul Normand.

L’assistance ne pouvant retenir sa joie, fit entendre de frénétiques applaudissements.

« Ce n’est pas l’occasion d’applaudir, mes amis, reprit le curé d’une voix grave. Tout nous invite au calme, à la prière et à la