Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/377

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essuyer les larmes d’attendrissement qui mouillaient son visage tout ridé…

— Oui, mon cher ami, dit enfin l’abbé Faguy, vous pouvez parler librement et vous réjouir, car votre frère, avant de rendre le dernier soupir, a proclamé votre innocence et il est mort comme un saint ! Lisez ce document écrit par le Dr Chapais et signé par Victor.

Jean-Charles, après avoir lu le document, leva les yeux vers le ciel et s’écria : « Merci, mon Dieu ! mille fois merci ! »

— Hélas ! reprit le vieux prêtre, vous avez payé par vingt-sept années de cruelles souffrances la liberté que vous recouvrez aujourd’hui, et que vous n’aviez pas mérité de perdre : c’est à ce prix, mon ami, que Dieu vous a accordé la conversion de votre frère…

— La joie que je ressens en ce moment, M. le curé, vaut bien vingt-sept années de souffrances ! Je remercie le ciel d’avoir sauvé mon cher frère et je le remercie aussi de m’avoir donné, avant de mourir, l’ineffable bonheur de vous revoir !

Faites-moi le plaisir, ajouta-t-il, en s’adressant aux deux visiteurs, d’entrer dans mon humble demeure où nous pourrons causer plus à l’aise.



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