Nous renonçons à décrire la joie que ressentit le vieux prêtre en recevant cette lettre…
Il télégraphia immédiatement au Père Durocher :
« Jean-Charles Lormier était mon meilleur ami. S’il vit encore, prière de me dire où il est. Répondez, s’il vous plaît, par dépêche télégraphique. »
Le P. Durocher s’empressa de répondre par la dépêche suivante :
« Votre ami Jean-Charles Lormier vit encore. Il est ici et en parfaite santé. »
Le surlendemain au soir — un samedi — l’abbé Faguy arrivait au presbytère de Saint-Sauveur.
Le P. Durocher raconta à son vieil hôte ce qu’il connaissait de Jean-Charles Lormier depuis que ce dernier habitait les bords de la rivière Saint-Charles, c’est-à-dire depuis douze ans, mais il avoua qu’il ignorait où notre héros avait vécu pendant les quinze années qui avaient précédé son arrivée à Québec.
L’abbé Faguy, impatient qu’il était de voir son ami, manifesta le désir de se rendre sur-le-champ auprès de lui.
— Permettez-moi, M. le curé, dit le Père Durocher, de ne pas acquiescer maintenant à votre légitime désir. D’abord, vous êtes trop fatigué, et ensuite, il fait trop noir pour aller à la grève ce soir.