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On avait érigé deux arcs de triomphe, un à l’entrée du village, l’autre en face du presbytère ; et sur chacun de ces arcs brillaient, en lettres d’or, des inscriptions comme celles-ci :

« Bienvenue au Héros de Châteauguay ! » — « Sainte-R… acclame son plus illustre enfant ! » — « Il moissonne dans l’allégresse ce qu’il a semé dans les pleurs ! » — « Reconnaissance, hommage et gloire à M. Jean-Charles Lormier ! »

La gaieté — une gaieté bruyante — éclatait partout avec les détonations d’armes à feu et les fusillades de pétards.

La nature prêtait son concours à la fête, et les rayons dorés du soleil se jouaient gracieusement dans le feuillage et dans les plis des drapeaux.

À l’entrée de la paroisse, un superbe carrosse attelé de deux chevaux attendait notre distingué compatriote.

Il y prit place avec l’abbé Faguy, le maire de Sainte-R… et le député du comté. Et quand le carrosse, qui était précédé d’une fanfare, arriva sur la place de l’église, où la foule joyeuse était réunie, le canon fit entendre sa voix retentissante, puis les assistants agitèrent leurs chapeaux ou leurs mouchoirs en criant : « Vive Jean-Charles Lormier ! Vive le héros de Châteauguay ! »

Des centaines de personnes étaient accou-