Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 86 —

Resté seul, le jeune homme fit une rapide inspection de son nouveau logis. C’était une chambre vaste et bien meublée. Plusieurs tableaux et images en ornaient les murs. Les tableaux représentaient les principales scènes de la vie de Notre-Seigneur ; et les images, l’auguste Vierge-Marie, puis la mort du juste et celle du pécheur.

À la tête du lit, pendait un joli bénitier supporté par deux anges, et au pied du lit, adossé au mur, était placé un prie-dieu, au-dessus duquel brillait un grand crucifix doré.

Victor se déshabilla à la hâte, et allait se mettre au lit, quand ses yeux rencontrèrent le prie-dieu et le crucifix doré qui semblait lui dire : « Mon enfant, viens prier ! »

Il eut peur… Et s’approchant d’un large fauteuil, il s’y laissa choir.

Minuit sonna, et il était encore assis dans le fauteuil !

Allons ! se dit-il, je ne suis plus un enfant !

Il se leva, éteignit la lumière et se jeta dans le lit en se cachant la tête sous les couvertures… Le sommeil vint bientôt le soustraire à la frayeur passagère que la vue de ces pieux objets lui avait inspirée…

À six heures et demie, le lendemain matin, il se leva, fit sa toilette et sortit pour échapper aux obsessions qui l’avaient énervé et effrayé