Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/174

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— Parbleu ! tu es le plus sage de tous, et ce Brasier est une brute.

— C’est Brasier qui vous a dit ?…

— Oui, il prétend que ta femme te trompe avec Velard.

Farjolle, sans aucune émotion, répondit :

— Brasier est idiot, mais je ne lui en veux pas. Il a la manie du débinage. À part ça, il n’est pas méchant. Allons donc dîner. En mangeant je vous toucherai un mot d’une idée qui m’est venue :

— Je t’adore, Farjolle. Noëlle dîne avec nous. Nous t’accompagnerons à la gare.

— Et notez bien que Velard et ma femme m’attendront aussi à la gare et que ça ne m’empêchera pas de manger d’un bon appétit.

Verugna, séduit par cette désinvolture, cessa de plaisanter Farjolle, et sa sympathie pour lui s’en augmenta. Il lui promit l’appui de l’Informé et son appui personnel pour la création de son journal financier.

— Tu as là une idée excellente, d’autant plus qu’à part trois ou quatre exceptions, tu n’as pour concurrents que des filous sans aucune espèce de crédit. Quand te reverra-t-on ?

— Dans une huitaine.

— Présente mes compliments à ta femme.

Farjolle monta dans un compartiment de première, s’assit dans un coin, et alluma un cigare. Il était seul. Le train s’ébranla. Quand on eut dépassé Paris, il étendit ses pieds sur la banquette de devant, enleva son chapeau, et le vent tiède de la nuit frôla son visage. Il se sentit très à son aise. Il avait, dans la journée, visité un appartement, rue Taitbout. Un grand salon, un