Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/186

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Et tandis que Brissot et Farjolle montaient l’escalier, le secrétaire lui dit :

— Ne vous effrayez pas, ma bonne dame, c’est pour un flagrant délit.

La concierge joignit les mains :

— Ce pauvre M. Velard !…

Dans l’escalier, Brissot avait mis son écharpe. Il commença par sonner cinq ou six fois. Comme on n’ouvrait pas, le secrétaire frappa de grands coups de poing contre la porte, tandis que Farjolle, redevenu tout à fait calme, songeait : « Cette formalité manque absolument de prestige ! » Puis :

— Vous serez obligé d’envoyer chercher un serrurier, monsieur Brissot, dit-il.

— Non, on finira par ouvrir. Il vaut mieux n’avoir recours à la violence qu’à la dernière extrémité, répondit le commissaire.

Une bonne, qui venait d’un étage supérieur, apercevant l’écharpe tricolore, voulut s’arrêter et assister au spectacle. Mais Brissot la pria très courtoisement de descendre. Et elle alla échanger ses impressions avec la concierge.

Cependant, on entendit du bruit dans l’appartement de Velard, et, à un coup de poing qui avait presque ébranlé la porte, une voix en colère répliqua :

— Qui est-ce qui se permet de faire tout ce tapage ?

Alors, Brissot, d’une voix nette et forte :

— Au nom de la loi, ouvrez !…

— Et il ajouta :

— Monsieur Velard, je suis M. Brissot, le commissaire de police. Il faut ouvrir.

Une clef tourna dans la serrure, et Velard, passant