Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/193

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Emma sourit.

— Ce pauvre Velard, il est plus à plaindre que toi, va ! Je l’ai assez vu, celui-là ; tu peux être tranquille à présent.

M. Brissot, ayant terminé le procès-verbal, le tendit à Farjolle :

— Veuillez signer.

Farjolle, tranquillement :

— C’est inutile, Monsieur. Je viens de causer avec ma femme et je renonce aux poursuites. Il ne reste qu’à déchirer le procès-verbal.

Emma, qui entrait dans le fumoir, ajouta :

— Et à nous en aller.

Le secrétaire de Brissot, moins gentleman que le patron, s’écria :

— Elle est forte, celle-là !

— Monsieur le commissaire, ajouta Farjolle, je regrette de vous avoir dérangé pour rien.

— Oui, dit Emma, acceptez nos excuses.

Brissot s’inclina galamment :

— Vous ne m’avez pas dérangé…, tout à fait pour rien. Partez les premiers, nous vous suivons.

— Il n’y a pas d’autre formalité à remplir ? demanda Farjolle.

— Pas d’autre, fit Brissot. C’est comme s’il ne s’était rien passé. Vous pouvez compter sur ma discrétion.

Les deux époux descendirent. Dans l’escalier, Emma prit le bras de son mari et, très calmes, ils franchirent la porte devant une douzaine de curieux rassemblés, qui les prirent pour des locataires quelconques, et continuèrent d’attendre.