Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/210

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— Je devine ce que vous allez me dire, mon cher ami. Le système de d’Alembert est excellent à condition qu’on ne s’en écarte jamais, qu’on le joue uniquement. Je serai inflexible, rassurez-vous.

— Non, mon pauvre commandant, je n’allais pas vous dire cela. Voulez-vous que je vous donne un conseil d’ami, un vrai ?

— Vous connaissez un meilleur système que celui de d’Alembert ? Pourtant, les autorités en matière de jeu…

— Vous avez fait une bêtise en réalisant vos quatre-vingt mille francs, vous les perdrez comme le reste. Les anciens militaires ne gagnent jamais au baccarat.

Le commandant parut frappé de cette réflexion et murmura :

— C’est vrai, pourquoi ?

— On ne sait pas ; mais ce fait est constaté aussi par toutes les autorités en matière de jeu. Si vous étiez raisonnable, vous placeriez vos quatre-vingt mille francs à fonds perdus et vous vous constitueriez une petite rente pour vos vieux jours. Consultez Farjolle ; il vous dira la même chose que moi.

— Hum ! à fonds perdus…

— Placez-les n’importe comment, mais ne risquez pas quatre-vingt mille francs dans le système de d’Alembert ni dans aucun autre système.

Le commandant était ébranlé dans sa résolution.

— Achetez des bonnes valeurs et jouez le moins possible. Avec les revenus de quatre-vingt mille francs, et votre retraite, vous pouvez vivre et vous êtes sûr de ne jamais crever de faim… Vous avez confiance en Farjolle ?

— Absolument.