Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parle plus de pareilles sottises, nous nous brouillerions … Ah ! ah ! un hôtel ! Elle est bonne… Bonsoir, jeune fumiste.

Cette première expérience plongea Farjolle dans une extrême perplexité. Évidemment, s’il s’adressait à Moussac et à Letourneur, il obtiendrait des réponses analogues. Le difficile n’était pas de trouver cinquante mille francs, mais de les trouver immédiatement. « Parbleu ! si j’avais huit jours ! dit-il. Il s’agit de traîner le commandant huit jours. C’est un brave homme, le commandant. À la dernière extrémité, je lui demanderais un mois de répit : il me l’accorderait certainement. »

Le surlendemain, le commandant fut exact. Il arriva dans le bureau de Farjolle, rayonnant.

— C’est fini, hein ?

— Pas tout à fait, mon commandant, pas tout à fait, répliqua Farjolle. Donnez-vous donc la peine de vous asseoir.

— Ce n’est pas fini ? reprit Baret désolé. Et moi qui comptais jouer ce soir. Ce ne sera vendu que demain, alors ?

— Vous êtes donc bien impatient de perdre ?

— Je suis impatient de jouer. Je puis compter pour demain, n’est-ce pas ?

Farjolle prit le commandant par le bras.

— Vous ne savez pas ce que vous feriez, si vous étiez bien gentil, mon cher ami ? Vous ne commenceriez le système de d’Alembert que dans une huitaine de jours…

Baret, étonné, leva les yeux vers Farjolle, dont la figure était pâle.

— Pourquoi ?