Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/232

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— Nom d’un chien ! sapristi ! s’écria le commandant en frappant du pied, j’ai vraiment une guigne noire… Brasier, vous avez raison, ce Farjolle est une fripouille.

— Attendez jusqu’à demain.

Brasier alla jouer cinq minutes, ni plus ni moins, comme il faisait tous les jours. Puis il revint.

— J’ai gagné cinquante francs, ça me suffit. Maintenant, je vais m’occuper de votre affaire.

Il prit son pardessus au vestiaire et descendit du cercle, pendant que le commandant murmurait :

— Tout le monde gagne, excepté moi… Ce sera comme ça toute ma vie.

Brasier se hâta d’aller raconter à Verugna l’aventure du commandant. Verugna ne manifesta aucune surprise et trouva même la chose excessivement comique.

— Voilà pourquoi il voulait cinquante mille francs avant-hier, parbleu ! C’est bien clair.

— Farjolle t’a demandé cinquante mille francs ? Alors, il n’y a plus de doute.

— Plus de doute. D’ailleurs, je m’informerai de ce qu’il a perdu le mois dernier chez mon coulissier, Stirman… C’est rudement drôle !

— Les lui as-tu donnés, les cinquante mille ?

— Non.

— C’est encore plus drôle.

Ils se mirent à rire tous les deux.

— Comment va-t-il se tirer de là, ce sacré Farjolle ? dit Verugna.

— C’est très délicat, ajouta Brasier. Si le commandant déposait une plainte, Farjolle serait coffré dans quarante-huit heures. Abus de confiance. Le parquet est très sévère maintenant pour les affaires financières.