Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/235

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mais qu’il lui manquait des capitaux, Letourneur se mit à sa disposition :

— Je me ferai un véritable plaisir de vous être utile, mon cher monsieur Farjolle…

Demander cinquante mille immédiatement à Letourneur, dans ces conditions-là, eût été une folie. « J’en aurai cent mille dans huit jours, si je veux. » Le banquier dînait chez lui la semaine prochaine : après dîner, ils recauseraient affaires, et ça s’arrangerait naturellement. « J’ai eu une idée admirable d’aller voir Letourneur. La bêtise que j’ai faite va me servir. J’ai de la chance. »

Quand il reçut la lettre du commandant, il éprouva un mouvement d’impatience.

— Ah ! il m’embête, à la fin, ce commandant. Il devient rasoir. Il attendra bien huit jours, je ne me ferai pas de bile pour ce vieil imbécile.

Il ne lui répondit pas, songeant : « Il m’écrira encore, puis il viendra au bureau. Tout ça nous mènera à la semaine prochaine et je me débarrasserai de cet ennui. »

Et très heureux, soulagé, confiant dans l’avenir, il fit part à sa femme des espérances qu’il fondait sur Letourneur.