Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/296

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lendemain de l’arrestation, la chose eût été facile. Le commandant aurait retiré sa plainte immédiatement… Aujourd’hui, Farjolle a avoué l’abus de confiance devant le juge d’instruction et ce dernier en profite…

— Qu’est-ce que cela peut lui faire, pourtant ? demanda Emma.

Me Jacques Vernot sourit :

— N’essayez pas de comprendre, Madame, les mystères de la justice…

Et pour montrer son esprit, il ajouta :

— Dès qu’un homme est à Mazas, par ordre d’un juge d’instruction, il n’y a aucune espèce de raison pour qu’il en sorte… Ne vous effrayez pas, Madame, je plaisante…

Insensible aux charmes de la conversation, Emma répondit simplement : « Ah ! » et l’avocat pensa : « Elle est un peu bébête. »

— Je vous donnerai des nouvelles plus exactes cette semaine. J’aurai vu Hardouin, Farjolle, et nous saurons à quoi nous en tenir. Pour l’instant je vais m’occuper du commandant et lui faire retirer sa plainte : c’est le plus pressé.

Emma avait encore une épreuve ennuyeuse à supporter : congédier Velard. Après quoi la situation serait simplifiée et il ne resterait plus qu’à attendre patiemment la fin, avec la certitude d’un résultat favorable.

Comme elle se mettait à table, on sonna à la porte. La bonne dit : « C’est M. Paul Velard. »

— Faites-le entrer au salon.

En la voyant, le petit poussa un soupir de soulagement.