Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/299

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— Je vous croyais malade, Emma… Il ne vous est rien arrivé ?

— Rien, mon ami… Je n’ai pas eu le temps d’aller chez vous…

— Vous avez vu votre mari ?

— Oui, hier. Il est bien triste et j’ai eu beaucoup de chagrin.

Velard hésita.

— Voulez-vous venir dîner avec moi, Emma, ce soir ?

— Oh ! non, je ne suis pas habillée et d’ailleurs j’allais me mettre à table.

— Demain, alors ?

— Je tâcherai… je ne sais pas. J’ai tant de choses qui me tracassent maintenant…

— Je vous ai attendue toute l’après-midi, Emma… Vous ne pourrez pas venir demain, non plus ? Après-demain, alors ?

Elle se tut et Velard n’osa pas insister.

— J’ai sur moi… l’argent… je vous l’apporte… il faut vous dépêcher de le donner à l’avocat… Un jour de retard nuirait à votre mari…

Il mit la main à son portefeuille, Emma l’arrêta.

— Non, mon ami, vous êtes bien aimable, et je n’oublierai pas votre conduite dans cette circonstance… Mais Farjolle a écrit à des amis… qui lui ont envoyé ce qu’il fallait.

Velard fut très étonné et même tout d’abord ne comprit pas.

— Des amis lui ont envoyé cinquante mille francs… à Mazas ?

Énervée, Emma dit :