Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/311

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— Je ne lui demandais que huit jours de plus. Ses fonds était chez moi depuis plus d’un mois…

Le président ne s’acharnait pas trop sur Farjolle. Il eut même, à propos du commandant, une phrase aigre sur la passion du jeu, et il reconnut que le directeur de la Bourse indépendante avait été correct avec tous ses clients, sauf Baret.

Un à un les témoins furent appelés. D’abord Letourneur. Interrogé par le président sur le mécanisme des journaux financiers tels que la Bourse indépendante, le banquier déclara qu’il en existait très peu de sérieux, mais que le journal de Farjolle avait été de ceux-là. Il ajouta qu’il avait toujours trouvé Farjolle extrêmement loyal et correct dans les affaires.

Verugna et Brasier déposèrent dans le même sens. Le président glissa adroitement un mot aimable à l’adresse de l’Informé.

Le seul témoin à charge se trouvait être, malgré son désistement, le commandement Baret. En présence du tribunal, il bredouilla. Il raconta son histoire d’une façon inintelligible et s’attira des mots désagréables.

Alors, le substitut prit la parole et parla pendant trois quarts d’heure, réclamant un exemple sévère. Le remboursement, dit-il en substance, n’empêche pas qu’il y ait eu délit. Il stigmatisa les aventuriers de la finance et insinua que Farjolle avait dû mener une vie immorale.

L’accusé, assis sur le banc, jetait parfois à la dérobée un regard vers la salle. Il reconnaissait maintenant quelques membres du cercle et vit, dans un coin, Noëlle et Joséphine qui souriaient. Après le réquisitoire du substitut, sa confiance était ébranlée : il essaya