Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/325

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Il devina et devint subitement très rouge.

— Ah ! dit-il, en froissant le chèque avec la main, sans colère, je comprends…

Il dégagea brusquement son bras et se mit à marcher droit devant lui, les regards fixés à terre.

Emma resta d’abord immobile, stupéfaite. Puis, instinctivement, elle le suivit, répétant : « Voyons, mon chéri, voyons. » Farjolle ne répondait point… elle hâta le pas, le rejoignit.

Il avait les sourcils froncés, l’air ennuyé. Elle se serra contre lui, ressaisit son bras.

— Voyons, mon chéri, voyons…

Il répliqua froidement :

— Eh bien ! reprends ça, c’est à toi.

— Mon chéri, mon pauvre chéri, tu étais si malheureux … J’ai voulu te sauver… Je t’aime tant… Je t’adore, va, mon chéri… Je n’ai pensé qu’à toi.

Troublé, il répondit :

— Oui, j’ai été bien malheureux.

— Puisque je n’aime que toi, continua Emma, gardons-le, cet argent. Nous resterons chez nous… ici. Il se retourna machinalement du côté de la ferme.

— Ce que Paris me dégoûte !

— Oh ! tu consens, n’est-ce pas ? Dis-moi que tu veux… On sera si bien nous deux… si bien ! s’écria Emma, débarrassée de ses appréhensions avec une grande joie dans la voix.

Il fit un vague mouvement de la tête. Elle lui murmura passionnément à l’oreille :

— Je t’adore, mon amour.

M. Lequesnel les cherchait. Il les aperçut de loin.

— Où étiez-vous donc ?