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Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/55

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Tous les mois, Brasier rendait visite à la mère qui occupait, dans l’avenue des Champs-Élysées, un somptueux appartement avec quatre salons en enfilade où elle ne recevait jamais personne. Il l’aimait beaucoup, elle aussi. « Avoir eu un mari et un fils comme ceux-là, ce n’était pas d’une femme ordinaire, certainement. » Elle était atteinte de la manie du whist, et pendant cette soirée mensuelle, où elle faisait un mort entre son fils et Brasier, elle sortait de son alanguissement habituel. Elle riait, elle racontait des histoires. À minuit, quand ses partners disparaissaient, elle retombait dans son rêve.

Verugna allait chaque soir au journal, sur lequel il exerçait un contrôle actif, surveillant l’administration, la rédaction, les garçons de bureau. De nombreux visiteurs le guettaient dans l’antichambre : des journalistes, des courtiers d’annonces, jusqu’à des hommes politiques. Il recevait les courtiers d’annonces d’abord, les affaires avant tout.

Ce jour-là, comme il était en retard, il fit prier tous ces messieurs de repasser, sauf Paul Velard, qui ne venait jamais pour rien.

— Quoi de nouveau, hein ? Vous avez quelque chose en train… Dites vite… J’ai mené une vie de patachon, cette nuit, je n’en puis plus.

Velard lui présenta Farjolle.

— Mon cher, voici un de mes amis, un garçon un peu timide, mais très intelligent. Il commence à peine et ne connaît pas grand monde… Il a besoin de vous pour une affaire…

— Asseyez-vous donc, jeune homme, dit Verugna. Il me semble que je vous ai vu quelque part ?