Page:Capus – Qui perd gagne.djvu/57

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pour satisfaire son goût de domination et son immense mépris de tout le monde.

Il se moquait bien du mince bénéfice de la réclame des Bretelles écossaises ! Et que lui importait d’humilier Farjolle, si peu de chose, si misérable devant lui ? L’an dernier, lorsque Letourneur avait lancé sa fameuse émission, le jeu en valait la peine. Aussi quel acharnement après ce financier ! quel orgueil de l’avoir vaincu et réduit à merci ! Letourneur n’oublierait jamais ce que lui avait coûté sa rencontre avec Verugna, dans la forêt des affaires.

— Nous vous quittons, et merci encore, dit Velard en tendant la main au directeur.

— Certes oui, merci, ajouta Farjolle. Vous ne pouvez pas vous figurer, Monsieur, quel service vous m’avez rendu…

Et, comme se parlant à soi-même :

— C’est inouï ce qu’on peut faire, d’un mot !

Paul Velard regarda son camarade à la dérobée, cet enthousiasme lui paraissant exagéré.

— Diable ! il est plus malin qu’il n’en a l’air, l’ami !

Verugna tire sa montre.

— Allons, bon ! elle est en retard, cette sacrée femme ! sept heures et demie.

— Ah ! ah ! vous attendez… madame, dit Velard. Adieu, nous partons !

— Au contraire, fit Verugna. Restez tous les deux avec moi… Nous allons simplement dîner au restaurant, puis au Châtelet voir une féerie. Elle adore les féeries, Joséphine.

— Impossible, répliqua Velard, je dîne chez Jeanne. Nous traitons des rastaquouères.