— C’est ça ! Joséphine. Verugna l’a rencontrée à l’Elysée-Montmartre.
— Elle ne le quittait pas, observa Emma. Elle était d’une paresse !
— Et il en est devenu amoureux fou. Il lui a meublé un appartenant dans le quartier des Champs-Élysées.
Emma se releva, s’assit sur son lit, croisa les bras et dit.
— Ça, par exemple, c’est épatant !
— Recouche toi ma chérie, tu vas t’enrhumer. Il n’y a rien d’épatant à ça, c’est très commun, à Paris.
Elle n’en revenait pas.
— Cette Joséphine ! Elle qui était déjà noceuse, elle va pouvoir s’en payer… Il lui donne beaucoup d’argent ?
— Tu penses ! Trente millions de fortune… Elle est vêtue comme une duchesse.
Emma se recoucha.
— Elle a de la veine.
— Euh ! il ne doit pas être commode tous les jours pour une femme, Verugna !
— Ah ! voilà, fit-elle. C’est le mauvais côté de cette existence… Il faut supporter tout le monde, faire la noce, souper avec le premier venu. L’argent qu’on gagne est vite englouti. Sans ça, tiens ! Combien y en a-t-il qui puissent mettre quelques sous de côté et vieillir à leur aise ?
— Aucune, ma chérie.
— Au fond, il vaut mieux faire comme nous : être tranquilles et ne pas se lancer dans des aventures.
— Tu as raison. À propos elle m’a demandé de tes nouvelles, Joséphine. Elle veut te voir, je lui ai donné notre adresse.