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Page:Carco - L'Homme traqué, 1922.djvu/119

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C’était cela que Léontine n’arrivait point à effacer de sa mémoire, car elle avait bien vu qu’il n’était pas question d’amour entre elle et Lampieur, mais d’un de ces désirs grossiers auxquels rien ne pouvait l’aider à se soustraire. La malheureuse ne conservait pas d’illusions. Cependant, à défaut d’amour, si Lampieur lui avait fait l’aveu de son tourment, elle y aurait sûrement compati puisque c’était ce même tourment qui l’avait attirée vers lui et amenée à le subir… Hélas ! pour la fille qu’elle était, Léontine constatait comment vont les choses et elle n’en accusait personne. C’était ainsi… C’était la loi commune, et il fallait s’y soumettre comme à tant d’autres nécessités vulgaires