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la perle cachée.

qui n’est bon qu’à gâter tout ce qu’il y a de mieux, j’aurais amené ces imbéciles de camarades à mettre le feu au logis ; j’aurais tiré vengeance, et pris la fuite au milieu de la confusion. Plus d’un gaillard s’est élevé à la pourpre romaine, d’un commencement qui promettait moins que celui-là.

Mais puisque ce plan a échoué, mettons-nous sérieusement à la recherche de quelque autre. Maintes et maintes fois, j’ai été indignement traité, jusqu’à hier soir. Oh ! hier soir ! C’était la dernière goutte ! Une pareille chose ne peut jamais être effacée que d’une seule manière. Oui, dans la profonde solitude de cet affreux donjon, dans le Tartare de cette ardente fournaise — dans les ténèbres de cette interminable nuit — encore plus, dans l’amertume d’une âme ulcérée — dans la fièvre du désespoir — oui, en grinçant des dents, et de ma gorge brûlante, moi, Bibulus, je jurai vengeance, vengeance à mort. Mes menottes et mes chaînes résonnaient comme des cymbales, et mes membres tremblaient, lorsque je proférai les paroles de feu ; et un gémissement caverneux, ou un rire — je ne sais lequel — les répéta, sous forme d’écho, par toute la voûte.

Et quand donc le cœur d’un Asiatique rétracta-t-il un tel serment ? Quand renonça-t-il à la douce,