leur en tout. Ainsi te voilà supplanté, tout de même.
Gan. (furieux.) Le vilain ! tous mes droits de préséance usurpés ; mon droit d’aînesse même. Chaque éloge que tu as fait de lui est un trait, un poignard pour moi. Où est-il ?
Bib. Tiens, le voilà qui vient avec le maître. (Se met à l’écart, pendant qu’Euphémien et Alexis passent vis-à-vis d’eux en conversant, et qu’ils entrent dans la maison.)
Gan. Oui, c’est bien là qu’il va ! le doucereux, le mignard, le perfide rival !
Bib. Rival ? Mais ne vois-tu pas comme il est parfaitement à son aise avec le maître ?
Gan. Cela, oui.
Bib. Te voilà bel et bien supplanté, là, pour le moins.
Gan. Je le vois. Oh ! que je serais content de… (Il fait le geste de poignarder.)
Bib. Ouf ! nous le détestons tous, autant que toi.
Gan. Je suis content de le savoir ; mais comment mener la chose à bonne fin !
Bib. Gannio, tu vends — tu sais quoi… hein ?
Gan. De la poudre pour faire mourir les rats ? (Bibulus fait un signe d’assentiment.) Oh ! oui, j’en ai toujours à ma disposition.