(Gannio fait un signe d’assentiment.) Tant mieux. Quel est leur nom ?
Gan. Je n’en sais rien ; mais nous en appellerons un premier voleur, et l’autre, second voleur, comme on fait dans une comédie.
Bib. Oui, mais nous ne sommes pas à jouer une comédie, assurément ?
Gan. Non, non, Bibulus ; un jeu à se faire pendre n’est pas une comédie. Voilà pour nos associés. Je vais m’assurer de leurs services ; ensuite, il s’agit de savoir comment conduire la barque.
Bib. Il faut se rencontrer ici à la tombée de la nuit et je t’introduirai avec moi dans une cave abandonnée, à l’arrière de la maison. Tout le monde va être occupé à ouvrir les vastes coffres de fer, à dépaqueter, nettoyer et ranger la vaisselle. Vers le matin, ils vont tous aller se reposer ; et tout doucement nous nous glisserons dans le triclinium, remplirons nos sacs — pas des besaces comme celle-ci : de bons grands sacs — et décamperons par la porte de devant. La seule difficulté est de savoir où déposer le butin.
Gan. Je vais régler cela — Dans une rue retirée demeure un de mes amis. On ramasse quelquefois, tu sais, un joyau ou un anneau dépareillé, qui échappe à quelqu’un, et l’on a besoin d’un ami pour en disposer.