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la perle cachée.

Scène IV. L’Atrium.

Entrent Alexis et Carinus.

Car. Édesse, alors, a été votre principal séjour durant votre pèlerinage en Orient — Vous l’aimiez ?

Alex. Beaucoup. C’est une ville d’une grande beauté, les maisons y sont princières, les églises somptueuses. Et puis, c’est vraiment une ville où l’éducation est soignée et les mœurs polies. Et ce n’est pas tout — l’Orient ne possède aucun centre d’étude plus renommé que celui-là

Car. Je me rappelle bien qu’en Syrie, les jeunes gens qui soupiraient après la science disaient souvent : je veux aller à Édesse la fameuse pour y étudier[1].

Alex. C’est avec raison, parce que chaque peuple possède un chez lui au sein de ses murs. Syriens, Arméniens, Perses y passent leur jeunesse à la recherche du savoir. Il y a beaucoup de fontaines ailleurs, d’où jaillissent, comme des ruisseaux, les lettres et les sciences ; les uns coulent en serpentant dans la plaine et en se jouant avec les fleurs au parfum énervant, les autres s’élancent du rocher avec éclat et impétuosité, et menacent fortement la délicatesse de la foi.

  1. Édesse, la plus ancienne université chrétienne, avait alors des collèges nationaux pour les différents peuples de l’Orient.