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parties matérielles retournent immédiatement à la terre d’où il est venu. Là elles subissent, sous l’influence de l’air, une complète disjonction ou décomposition, par suite de laquelle leur matière minérale même arrive à cet état où elle peut, avec avantage, pénétrer dans les racines de nouvelles plantes. Relativement à la révolution qu’accomplit cette matière minérale, il y a d’autres détails minutieux et pleins d’intérêt ; mais nous ne voulons pas mettre à l’épreuve la patience de nos lecteurs en y insistant ici. Les changements généraux que nous avons indiqués se trouvent reproduits succinctement dans le tableau ci-dessous :


Absorbé par la Plante.
Acide phosphorique, chaux, sel commun et autres tirés du sol.
Substance complète des plantes.
Absorbé par l'Animal.
a. Parties de plantes.
b. Les os et les tissus, avec l’oxygène enlevé aux poumons.
Système osseux complet, sang et tissus,
Les phosphates et autres sels qui se trouvent dans les excrétions.
Absorbé par le Sol.
Excréments des animaux, plantes et animaux morts.
L’acide phosphorique, la chaux, etc., etc.

« Il peut se faire qu’un investigateur curieux de la terre humaine en recueille assez pour « boucher un trou et se défendre contre le vent. » Mais notre science nous apprend que cette terre n’est pas l’espèce de matière dont est faite l’argile ; et ces usages si grossiers ne sont, après tout, que des manques de respect imaginaires envers nos cendres chéries. Elles ont un autre usage désigné auquel elles ne peuvent échapper, de quelque manière qu’on les traite. La plante est merveilleusement organisée de manière à ne pas se développer sans l’acide phosphorique, etc., qu’elle est forcée de recueillir, pour le fournir à l’animal, à mesure qu’il se développe. Et le sol est si pauvrement pourvu de ces substances, et d’autres indispensables, que la plante et l’animal doivent tous deux rendre infailliblement à la terre, leur mère commune, les matériaux qu’ils lui ont empruntés, lorsque le terme de leur vie est arrivé. C’est ainsi qu’est assurée la cir-