Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 1.djvu/292

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mécanique — devant remplacer le travail humain, — nous ne sommes encore pour ainsi dire qu’au seuil de la découverte. L’agriculture compte sur ces agents et sur le développement de la météorologie pour régir, en souveraine, sa sphère spéciale de service dans la vie de l’homme.

Dans le cheval et dans l’homme, la disposition des parties constituantes qui donne la plus grande force étant de la beauté la plus élevée, il en devait être de même par rapport aux agglomérations d’individus qui forment les sociétés.

A chaque pas fait dans la direction que nous avons indiquée plus haut, la société acquiert une individualité plus parfaite, ou la faculté plus complète de se gouverner elle-même ; et plus cette faculté est entière, plus est grande la disposition de cette société à concerter ses efforts avec ceux des autres sociétés de l’univers, et plus est considérable son pouvoir de s’associer avec elles sur la base d’une stricte égalité. Ce qui a lieu pour les individus a lieu également pour les communautés sociales. Plus est parfaite l’individualité de l’homme, plus est grande sa disposition à l’association, et plus est complète sa faculté de combiner ses efforts avec ceux des autres hommes ; et ici nous trouvons une nouvelle preuve du caractère d’universalité des lois qui régissent la matière sous toutes ses formes, depuis le roc jusqu’au sable et à l’argile, éléments dans lesquels il se décompose ; et de là, en remontant et traversant les végétaux et les animaux pour arriver aux sociétés humaines.

§ 12. — Idée erronée, suivant laquelle les sociétés tendent naturellement à passer par diverses formes, aboutissant toujours à la mort. Il n’existe pas de raison pour qu’une société quelconque n’arrive pas à devenir plus prospère, de siècle en siècle.

Comme en vertu d’une grande loi mathématique, il est nécessaire, que lorsque plusieurs forces se combinent pour produire un résultat donné, chacune d’elles soit étudiée isolément et traitée comme s’il n’en existait aucune autre, telle a été précisément la marche que nous avons adoptée plus haut. Nous savons que l’homme tend à augmenter en quantité et dans son pouvoir sur la nature, et que chaque progrès fait successivement, dans la route qu’il poursuit vers la science et le pouvoir, n’est que le prélude de progrès nouveaux et plus considérables, qui lui permettront d’obtenir de plus grandes quantités de subsistances et.de vêtements, plus de livres et de journaux et un abri plus confortable, au prix de moindres efforts musculaires. On constate cependant qu’en dépit de cette tendance, il existe diverses sociétés où la population et la richesse décroissent constamment ; tandis que parmi celles