Page:Carey - Principes de la science sociale, Tome 1.djvu/44

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monde matériel, de l’homme dans ses rapports avec ses semblables, de l’homme comme être capable d’acquérir la puissance sur les diverses forces naturelles destinées à son usage, et responsable envers ses semblables et envers son Créateur de l’emploi convenable des facultés dont il a été si merveilleusement doté ? Si la racine, la tige et les branches obéissent aux mêmes lois, ne trouverons-nous pas que les fleurs et le fruit de l’arbre de la science leur sont soumis également, et le diagramme placé en regard de cette page ne représentera-t-il pas avec une très-grande exactitude la relation existante entre les diverses branches des connaissances et l’ordre successif de leur développement.

§ 3. — Distributions et divisions des connaissances par Bacon. Racines et branches de l’arbre de la science.

« Les distributions et les divisions de la science, dit Bacon, dans son Novum Organum, ne sont pas semblables à plusieurs lignes qui se rencontrent à un angle, et ne se touchent que par un point ; mais aux branches d’un arbre aboutissant à une tige, laquelle a une certaine dimension et une somme d’intégrité et de continuité, avant d’arriver à la cessation de continuité et à la division en branches et mères-branches. Conséquemment, ajoute Bacon, il est à propos, avant d’aborder la première distribution, de créer et de constituer une science universelle sous le nom de Philosophia prima, ou philosophie sommaire, qui nous servira de voie principale ou commune, avant d’arriver à cet endroit où les voies se séparent et se partagent. »

Préoccupé de l’ordre et de la division des sciences, et engagé ainsi qu’il l’était à les présenter au lecteur dans l’introduction de son ouvrage, Bacon n’a pas tenu son engagement : « La première partie de cette Introduction, qui comprend la division des sciences, nous manque, » dit son éditeur. Il nous soumet, à la place, une étude proportionnée à l’élucidation que le texte lui a paru exiger plutôt qu’un essai destiné à combler la lacune existante.

On parle généralement des diverses branches de la science naturelle ; mais cette expression figurée comporte avec le sujet un parallélisme plus complet, puisqu’un arbre a non-seulement des branches, mais encore des racines. Celles-ci sont, à proprement parler, des branches souterraines constituant la base et le soutien de l’arbre, et fournissant la subsistance vitale de l’arbre qui se développe par, et avec ces racines elles-mêmes. Sa tige, ses branches, ses fleurs et ses fruits sont un aliment transformé, fourni par les