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le Wurtemberg et la Bavière se laissèrent persuader de conclure au moins un traité de commerce avec l’Union, mais sans qu’on pût les décider à se joindre à elle.

« À la tête de l’opposition était le Hanovre, complètement dominé par l’influence anglaise ; la Saxe, dont les nobles avaient maintenu une sorte de libre échange, et la Hesse, où les intérêts féodaux étaient encore très-puissants. Sous leurs auspices, une confédération de treize États s’organisa en 1828, dans le but de s’opposer au progrès de la pernicieuse doctrine de protection. Une autre union se forma en 1830, plus cependant en opposition à la Prusse que contre ses hérésies. Toutes deux échouèrent et furent dissoutes en 1831, lorsque la Hesse abandonna leur cause pour se joindre à la ligue prussienne, qu’elle déclara lui offrir de plus grands avantages financiers. L’exemple de la Hesse ne fut pas sans avoir ses conséquences. Elle avait enfin découvert le secret de l’accroissement de la force nationale de la Prusse, et les autres États suivirent bientôt ce que leur dictaient leurs intérêts. L’événement forme dans l’histoire de l’union allemande un revirement dont on peut fixer la date à l’an 1831. Tout ce qu’elle a accompli date de cette époque récente. Quelques-uns des plus petits États, dans une succession rapide, épousèrent la cause à laquelle ils avaient longtemps fait opposition. En 1833, la Bavière, le Wurtemberg et le royaume de Saxe en firent autant ; si bien qu’en décembre de la même année, l’Union comptait une population de 14.800, 000 âmes ; le chiffre, en 1834, monta à 23.500.000. En 1835, Bade, Nassau et Francfort y joignirent le leur. En 1839, la fédération s’étendait sur 20 milles géographiques carrés, avec une population de 27.000.000 d’âmes qui, en 1852, s’élevait à 32.600.000. » En 1834, le revenu était d’environ 12.000.000 de thalers ; en 1837, de 16.000.000 et en 1852, de 22.000.000. Des traités de commerce furent conclus avec la Hollande en 1839, avec la Turquie en 1840, avec la Grande-Bretagne en 1841, avec la Belgique en 1844 et avec la Sardaigne en 1845. L’Autriche conserva une attitude hostile contre cette marche des choses jusqu’en 1853, époque où elle conclut un traité de commerce avec la Prusse, comme un pas préliminaire pour se joindre à l’Union douanière, aussitôt qu’elle aurait réussi à réconcilier les intérêts des différentes classes de sa population avec le changement. Par l’accession des possessions allemandes de l’Au-