l’homme qui le cultive gagnent en valeur. Dans quelques districts, la terre se vend cinq et même dix fois le prix qu’on en eût donné il y a vingt-cinq ans, tandis qu’en masse tous les hommes gagnent en liberté d’année en année.
Le système communal présente cependant au progrès agricole un obstacle qui sera difficile à surmonter. Par tout l’empire, le sol reste non divisé — étant tenu en commun et distribué annuellement parmi les membres de la commune ; et cela s’applique aussi bien aux terres qui sont possédées par la commune elle-même qu’à celles tenues de la couronne ou du grand propriétaire. Dans les cas où l’obrok, ou la rente-monnaie se doit payer, chaque individu mâle du village reçoit une part égale de la terre — le père même prend celle de son fils enfant et chacun devient responsable pour sa part à payer de la rente. Dans les districts où prévaut la corvée, la rente-travail, les enfants et les vieillards n’ont pas droit à la terre, dont l’usage n’est donné que comme un équivalent pour le travail accompli ; mais pour remédier à cette difficulté, on forme un tiaglo, en réunissant quelques individus, trop faibles pour fournir chacun une journée de travail — l’ensemble représente un travailleur complet et acquiert droit à une part de terre. La naissance de chaque enfant mâle crée un nouveau titre et les parts de ceux qui meurent retournent à la commune. Les bois, pâtures, terrains de chasse et pêcheries restent indivis et libres pour tous les habitants ; mais la terre arable et les prairies sont divisées selon leur valeur entre les individus mâles — l’étendue des parts diminuant d’année en année à mesure qu’augmente la population[1].
Comme dans de telles circonstances, il ne peut exister de propriété foncière permanente, rien ne stimule à consacrer du travail à faire des améliorations ; et il suit que « l’industrie agricole est négligée et abandonnée » là même où le sol n’est pas naturellement bon, dit M. Haxthausen, des engrais et un peu plus d’industrie le pourraient améliorer ; mais les efforts de quelques rares propriétaires sous ce rapport, n’ont trouvé que peu d’imitateurs et pas un chez les paysans[2].
Le négoce et les manufactures enlèvent la main-d’œuvre à l’agriculture, et par la raison qu’ils offrent stimulant de toute sorte à produire, tandis que la dernière n’en offre que peu. Quelles que