taxe[1]. » — Et comme une conséquence le chaudronnier ne peut s’aventurer hors de la ligne régulière de sa profession jusqu’à fondre le métal dont il a besoin pour l’exercer, les règlements abondant, qui empêchent la libre circulation du travail et s’opposent au développement de commerce. Des hauts fourneaux et des usines à fer sont autorisés pour des quantités spécifiées, que l’on ne peut dépasser sous peine de confiscation. Ces licences sont garanties par le collège des mines qui contrôle tous les travaux, ayant des collèges locaux dans tous les districts avec une hiérarchie de fonctionnaires ; et chaque fourneau et chaque forge paye une taxe, à raison de sa capacité, pour l’entretien des gens chargés de mettre obstacle dans la voie du commerce et d’arrêter ainsi le développement des ressources de la terre.
Quant à ses relations internationales, la Suède a suivi la direction indiquée par Colbert ; pourtant elle aurait besoin d’un Turgot pour balayer les obstacles au commerce domestique[2].
- ↑ " « Tour in Sweden » ", p. 81.
- ↑ Voici un passage d’un examen du livre de M. Tegoborski où l’on montre à merveille combien grands les obstacles au commerce dans tous les pays qui sont principalement, sinon entièrement consacrés à l’agriculture, — combien nécessairement l’absence du pouvoir de combinaison fait de l’homme l’esclave de la nature et de son semblable, — et l’influence de la tendance à la diversité d’emplois sur la demande pour le travail et ses produits.
« II est un fait mentionné ailleurs par le même auteur, relativement à la difficulté de transport, fait qui porte beaucoup sur cette question des prix de l’agriculture et qui aussi dénote généralement la situation arriérée de la Russie, sous le rapport du non-développement de ses ressources minérales. Selon lui, on peut dire sans exagération :« Qu’en Russie et en Pologne, plus des neuf-dixièmes des roues de voitures et de chariots de toutes sortes sont sans bandes de fer, et qu’excepté pour les voitures de luxe, tous les essieux sont de bois. Mais les variations dans les prix, qui haussent et baissent rapidement sous l’influence de circonstances locales et accidentelles, empêchent puissamment l’application de capital aux vues de l’agriculture, ou d’entreprendre des améliorations durables. Le propriétaire s’estime heureux d’obtenir, d’année en année, tel revenu qu’il peut du travail forcé de serfs sur son domaine et il est souvent obligé de vendre sa récolte pour une bagatelle, dans l’impuissance d’attendre une hausse de prix, ou de les porter sur un marché meilleur. L’excédant dans les années d’abondance est ainsi complètement perdu, tandis que le déficit dans les années mauvaises, amène des souffrances excessives. Et en résumé l’on observe que les fluctuations de prix sont plus considérables dans les gouvernements qui produisent un excédant que dans ceux qui ne donnent pas assez de grain pour leur propre consommation. Ainsi durant la période de 1833 à 1841, les prix ont différé à Pétrozavodsk, Novgorod, Moscou, dans des proportions qui varient de 10 à 22 dans la première localité, de 10 à 42 dans les autres ; tandis qu’à Simbirsk, Ekaterinoslav, Saratof, Tula, Stavropol, ils allaient de 10 à 48 dans